Czeslaw Michalewski

II. Les vertus de l’amour – La vertu d’amour : amitié, générosité, charité, Hélène DEVISSAGUET

Cours diffusé en visioconférence interactive le 5 janvier 2017 depuis le Lycée Jean-Pierre Vernant de Sèvres dans le cadre du Programme Europe, Éducation, École : http://www.projet-eee.eu

Dans le théâtre de Corneille, le déchirement des héros devant choisir entre vertu et amour est proprement tragique : ce dilemme, appelé couramment cornélien, entre les raisons du cœur et celles de la morale, semble exclure l’un de l’autre amour et vertu. Si l’amour relève de la sensibilité et du sentiment, et si la vertu relève, elle, de la raison morale et du devoir, érigé légitimement pour tenir en bride cette sensibilité qui peut par ses débordements nous mener au pire de la passion, comment sans contradiction parler des vertus de l’amour ? L’amour que le dramaturge met en opposition avec le courage et la force d’âme héroïque du combattant qui accomplit son devoir (sens premier de la virtus romaine propre à Horace), est celui de la passion, celle qui ravage les cœurs et les tient sous sa domination sans plus entendre raison, ce qui justifie pour Horace de tuer sa propre sœur Camille. Mais si cet amour est objet d’un dilemme qui déchire la conscience, c’est que l’amour, même passionnel, n’est ni détestable ni méprisable, que l’élan du cœur et ses émotions les plus sensibles, ainsi que son désir le plus brûlant, sont aimables, pour le plus commun des mortels comme pour le plus héroïque d’entre eux. Un autre héros célèbre, cette fois sous la plume de Racine, Pyrrhus, est prêt par amour pour une femme, une ennemie, une esclave, Andromaque, à renverser l’ordre ancien du monde, à transgresser ses valeurs, à bafouer la mémoire des pères héroïques, à parjurer ses promesses, à provoquer même une guerre contre ses propres alliés, à offrir son trône au fils d’Hector, l’ennemi séculaire, et à trahir les siens. L’amour ici n’est pas pour autant immoral, il affranchit le héros de l’ordre ancien, il est subversif et moderne, il est libre, mais il se heurte de toute part à la vertu et au devoir, à commencer par ceux d’Andromaque. Ce n’est donc pas que par ses vices que l’amour semble s’opposer à la vertu. Mais Pyrrhus meurt, et les larmes qui accompagnent l’amour fidèle et vertueux d’Andromaque en font la seule héroïne de la tragédie. La vertu et la force d’âme, proprement viriles, peuvent donc bien être du côté de l’amour, aussi sensible et émouvant se manifeste-t-il, par exemple dans les larmes d’Andromaque. Chez Racine, amour et vertu ne s’opposent plus, mais tissent au contraire des liens complexes, car la vertu elle-même n’est pas insensible…

Lire la suite dans le dossier pédagogique : http://www.coin-philo.net/eee.16-17.docs/eee.16-17_vertus_de_lamour_devissaguet_h.pdf
Programme 2016-2017 : http://www.coin-philo.net/eee.16-17.prog.php
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III. Les vertus de l’amour – Le fondement social de l’amour, Hélène DEVISSAGUET

Cours diffusé en visioconférence interactive le 5 janvier 2017 depuis le Lycée Jean-Pierre Vernant de Sèvres dans le cadre du Programme Europe, Éducation, École : http://www.projet-eee.eu

Dans le théâtre de Corneille, le déchirement des héros devant choisir entre vertu et amour est proprement tragique : ce dilemme, appelé couramment cornélien, entre les raisons du cœur et celles de la morale, semble exclure l’un de l’autre amour et vertu. Si l’amour relève de la sensibilité et du sentiment, et si la vertu relève, elle, de la raison morale et du devoir, érigé légitimement pour tenir en bride cette sensibilité qui peut par ses débordements nous mener au pire de la passion, comment sans contradiction parler des vertus de l’amour ? L’amour que le dramaturge met en opposition avec le courage et la force d’âme héroïque du combattant qui accomplit son devoir (sens premier de la virtus romaine propre à Horace), est celui de la passion, celle qui ravage les cœurs et les tient sous sa domination sans plus entendre raison, ce qui justifie pour Horace de tuer sa propre sœur Camille. Mais si cet amour est objet d’un dilemme qui déchire la conscience, c’est que l’amour, même passionnel, n’est ni détestable ni méprisable, que l’élan du cœur et ses émotions les plus sensibles, ainsi que son désir le plus brûlant, sont aimables, pour le plus commun des mortels comme pour le plus héroïque d’entre eux. Un autre héros célèbre, cette fois sous la plume de Racine, Pyrrhus, est prêt par amour pour une femme, une ennemie, une esclave, Andromaque, à renverser l’ordre ancien du monde, à transgresser ses valeurs, à bafouer la mémoire des pères héroïques, à parjurer ses promesses, à provoquer même une guerre contre ses propres alliés, à offrir son trône au fils d’Hector, l’ennemi séculaire, et à trahir les siens. L’amour ici n’est pas pour autant immoral, il affranchit le héros de l’ordre ancien, il est subversif et moderne, il est libre, mais il se heurte de toute part à la vertu et au devoir, à commencer par ceux d’Andromaque. Ce n’est donc pas que par ses vices que l’amour semble s’opposer à la vertu. Mais Pyrrhus meurt, et les larmes qui accompagnent l’amour fidèle et vertueux d’Andromaque en font la seule héroïne de la tragédie. La vertu et la force d’âme, proprement viriles, peuvent donc bien être du côté de l’amour, aussi sensible et émouvant se manifeste-t-il, par exemple dans les larmes d’Andromaque. Chez Racine, amour et vertu ne s’opposent plus, mais tissent au contraire des liens complexes, car la vertu elle-même n’est pas insensible…

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I. ROUSSEAU, Du contrat social – Légitimité et inégalité naturelle, Gaëtan DEMULIER

Cours diffusé en visioconférence interactive le 1er décembre 2016 depuis le Lycée Jean-Pierre Vernant de Sèvres dans le cadre du Programme Europe, Éducation, École : http://www.projet-eee.eu

Ni réflexion sur les sources empiriques du pouvoir, ni utopie, Du Contrat social n’’entend ni légitimer les rapports de fait dans lesquels les hommes se trouvent engagés, ni opposer un programme politique substituant un ordre idéal à la société de fait gangrenée par le libre-jeu des passions corruptrices et notamment de l’’amour-propre, dont le Discours sur l’origine et les fondements de l’égalité parmi les hommes avait retracé la genèse dans sa reconstruction conjecturale de l’’histoire humaine. Réflexion sur le droit, Du Contrat social entend poser une question plus radicale, celle des critères de normativité des institutions politiques : à quelles conditions le commandement exercé par l’’autorité politique obligera-t-elle réellement ses membres, i.e. pourra être tenue pour légitime ? Ainsi l’’entreprise de remontée aux fondements qui se déploie dans le livre I devra écarter la tentation de dériver l’’ordre civil de la nature, que celle-ci soit pensée comme une différence morale ou intellectuelle entre les hommes (chapitre II) ou comme une différence simplement physique (chapitre III). Pour autant, il faudra non moins réaménager la problématique contractualiste classique pour montrer que toute convention n’’oblige pas (chapitre IV) et que le véritable pacte social suppose l’’autonomie (chapitre VI).

Dossier pédagogique : http://www.coin-philo.net/eee.16-17.docs/eee.16-17_rousseau_cs_demulier_g.pdf
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II. ROUSSEAU, Du contrat social – D’un prétendu droit du plus fort, Gaëtan DEMULIER

Cours diffusé en visioconférence interactive le 1er décembre 2016 depuis le Lycée Jean-Pierre Vernant de Sèvres dans le cadre du Programme Europe, Éducation, École : http://www.projet-eee.eu

Ni réflexion sur les sources empiriques du pouvoir, ni utopie, Du Contrat social n’’entend ni légitimer les rapports de fait dans lesquels les hommes se trouvent engagés, ni opposer un programme politique substituant un ordre idéal à la société de fait gangrenée par le libre-jeu des passions corruptrices et notamment de l’’amour-propre, dont le Discours sur l’origine et les fondements de l’égalité parmi les hommes avait retracé la genèse dans sa reconstruction conjecturale de l’’histoire humaine. Réflexion sur le droit, Du Contrat social entend poser une question plus radicale, celle des critères de normativité des institutions politiques : à quelles conditions le commandement exercé par l’’autorité politique obligera-t-elle réellement ses membres, i.e. pourra être tenue pour légitime ? Ainsi l’’entreprise de remontée aux fondements qui se déploie dans le livre I devra écarter la tentation de dériver l’’ordre civil de la nature, que celle-ci soit pensée comme une différence morale ou intellectuelle entre les hommes (chapitre II) ou comme une différence simplement physique (chapitre III). Pour autant, il faudra non moins réaménager la problématique contractualiste classique pour montrer que toute convention n’’oblige pas (chapitre IV) et que le véritable pacte social suppose l’’autonomie (chapitre VI).

Dossier pédagogique : http://www.coin-philo.net/eee.16-17.docs/eee.16-17_rousseau_cs_demulier_g.pdf
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III. ROUSSEAU, Du contrat social – Le pacte de soumission, Gaëtan DEMULIER

Cours diffusé en visioconférence interactive le 8 décembre 2016 depuis le Lycée Jean-Pierre Vernant de Sèvres dans le cadre du Programme Europe, Éducation, École : http://www.projet-eee.eu

Ni réflexion sur les sources empiriques du pouvoir, ni utopie, Du Contrat social n’’entend ni légitimer les rapports de fait dans lesquels les hommes se trouvent engagés, ni opposer un programme politique substituant un ordre idéal à la société de fait gangrenée par le libre-jeu des passions corruptrices et notamment de l’’amour-propre, dont le Discours sur l’origine et les fondements de l’égalité parmi les hommes avait retracé la genèse dans sa reconstruction conjecturale de l’’histoire humaine. Réflexion sur le droit, Du Contrat social entend poser une question plus radicale, celle des critères de normativité des institutions politiques : à quelles conditions le commandement exercé par l’’autorité politique obligera-t-elle réellement ses membres, i.e. pourra être tenue pour légitime ? Ainsi l’’entreprise de remontée aux fondements qui se déploie dans le livre I devra écarter la tentation de dériver l’’ordre civil de la nature, que celle-ci soit pensée comme une différence morale ou intellectuelle entre les hommes (chapitre II) ou comme une différence simplement physique (chapitre III). Pour autant, il faudra non moins réaménager la problématique contractualiste classique pour montrer que toute convention n’’oblige pas (chapitre IV) et que le véritable pacte social suppose l’’autonomie (chapitre VI).

Dossier pédagogique : http://www.coin-philo.net/eee.16-17.docs/eee.16-17_rousseau_cs_demulier_g.pdf
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IV. ROUSSEAU, Du contrat social – L’autonomie, Gaëtan DEMULIER

Cours diffusé en visioconférence interactive le 8 décembre 2016 depuis le Lycée Jean-Pierre Vernant de Sèvres dans le cadre du Programme Europe, Éducation, École : http://www.projet-eee.eu

Ni réflexion sur les sources empiriques du pouvoir, ni utopie, Du Contrat social n’’entend ni légitimer les rapports de fait dans lesquels les hommes se trouvent engagés, ni opposer un programme politique substituant un ordre idéal à la société de fait gangrenée par le libre-jeu des passions corruptrices et notamment de l’’amour-propre, dont le Discours sur l’origine et les fondements de l’égalité parmi les hommes avait retracé la genèse dans sa reconstruction conjecturale de l’’histoire humaine. Réflexion sur le droit, Du Contrat social entend poser une question plus radicale, celle des critères de normativité des institutions politiques : à quelles conditions le commandement exercé par l’’autorité politique obligera-t-elle réellement ses membres, i.e. pourra être tenue pour légitime ? Ainsi l’’entreprise de remontée aux fondements qui se déploie dans le livre I devra écarter la tentation de dériver l’’ordre civil de la nature, que celle-ci soit pensée comme une différence morale ou intellectuelle entre les hommes (chapitre II) ou comme une différence simplement physique (chapitre III). Pour autant, il faudra non moins réaménager la problématique contractualiste classique pour montrer que toute convention n’’oblige pas (chapitre IV) et que le véritable pacte social suppose l’’autonomie (chapitre VI).

Dossier pédagogique : http://www.coin-philo.net/eee.16-17.docs/eee.16-17_rousseau_cs_demulier_g.pdf
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I. Penser le numérique : une question philosophique?, Paul MATHIAS

Les sciences informatiques et les sciences humaines suffisent largement à la connaissance de l’univers numérique, de son extension pratique et de ses « offres de possibilités ». Il n’est donc pas sûr, a priori, qu’il puisse constituer une question de philosophie, à moins, précisément, de pouvoir, non seulement être éclairé par, mais renouveler également des traditions de recherche et d’interprétation philosophiques de la réalité. Il y a une autonomie technique des sciences informatiques et du codage, comme des sciences humaines, notamment sociales ou politiques, appliquées aux pratiques numériques. Le pari que nous faisons, cependant, est que « penser le numérique » ne s’épuise pas dans de telles analyses, si légitimes soient-elles. « Penser le numérique », au-delà d’une approche positiviste, c’est faire le pari que le monde des données forme un noyau pour une reprise théorique substantielle d’un certain nombre de vecteurs classiques de la réflexion philosophique.

Dossier pédagogique : http://www.coin-philo.net/eee.16-17.docs/eee.16-17_penia_prog.2016.pdf
Projet P.É.N.I.A. : https://www.pedagogie.ac-aix-marseille.fr/jcms/c_10462144/fr/penser-le-numerique-cycle-de-visioconferences-interactives

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II. Penser le numérique : une question philosophique?, Paul MATHIAS

Les sciences informatiques et les sciences humaines suffisent largement à la connaissance de l’univers numérique, de son extension pratique et de ses « offres de possibilités ». Il n’est donc pas sûr, a priori, qu’il puisse constituer une question de philosophie, à moins, précisément, de pouvoir, non seulement être éclairé par, mais renouveler également des traditions de recherche et d’interprétation philosophiques de la réalité. Il y a une autonomie technique des sciences informatiques et du codage, comme des sciences humaines, notamment sociales ou politiques, appliquées aux pratiques numériques. Le pari que nous faisons, cependant, est que « penser le numérique » ne s’épuise pas dans de telles analyses, si légitimes soient-elles. « Penser le numérique », au-delà d’une approche positiviste, c’est faire le pari que le monde des données forme un noyau pour une reprise théorique substantielle d’un certain nombre de vecteurs classiques de la réflexion philosophique.

Dossier pédagogique : http://www.coin-philo.net/eee.16-17.docs/eee.16-17_penia_prog.2016.pdf
Projet P.É.N.I.A. : https://www.pedagogie.ac-aix-marseille.fr/jcms/c_10462144/fr/penser-le-numerique-cycle-de-visioconferences-interactives

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La Parole – 1. De la langue à la parole, Philippe FONTAINE

Cours interactif de philosophie diffusé en visioconférence le 13 octobre 2016 depuis le Lycée Jean-Pierre Vernant de Sèvres dans le cadre du Programme Europe, Éducation, École : http://www.projet-eee.eu
Dossier pédagogique : http://www.coin-philo.net//eee.16-17.docs/eee.16-17_la_parole_ph_fontaine.pdf
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Argument :Si, comme il est convenu de le dire, le langage est le propre de l’homme, la parole est l’acte qui lui donne, par ce pouvoir à faire sens et à en appeler à d’autres consciences parlantes, à se réaliser dans son humanité. Le langage, ou plutôt la langue articulée, restent des abstractions mortes tant qu’un homme ne se lève pas pour les assumer en les faisant passer à l’acte. Mais l’essentiel réside dans ce que ce passage à l’acte rend possible : l’élévation de la réalité brute, appréhendée dans l’immédiateté sensible, au domaine du concept et de la signification. C’est à ce prix que le langage, par la médiation de la parole, rend possible la communication des consciences et le partage de la rationalité. Au-delà de cette accession à l’élément rationnel, qui signe l’entrée en humanité, c’est par l’appel à l’autre homme, l’adresse faite à autrui dans l’élément du langage, que la parole institue la reconnaissance mutuelle des consciences de soi, et rend possible l’avènement de ce que Kant appelait le « royaume des fins », c’est-à-dire l’accès à un monde où chaque homme serait respecté dans sa dignité et considéré comme une fin en soi.

La Parole – 2. Ce que parler veut dire, Philippe FONTAINE

Cours interactif de philosophie diffusé en visioconférence le 13 octobre 2016 depuis le Lycée Jean-Pierre Vernant de Sèvres dans le cadre du Programme Europe, Éducation, École : http://www.projet-eee.eu
Argument :
Si, comme il est convenu de le dire, le langage est le propre de l’homme, la parole est l’acte qui lui donne, par ce pouvoir à faire sens et à en appeler à d’autres consciences parlantes, à se réaliser dans son humanité. Le langage, ou plutôt la langue articulée, restent des abstractions mortes tant qu’un homme ne se lève pas pour les assumer en les faisant passer à l’acte. Mais l’essentiel réside dans ce que ce passage à l’acte rend possible : l’élévation de la réalité brute, appréhendée dans l’immédiateté sensible, au domaine du concept et de la signification. C’est à ce prix que le langage, par la médiation de la parole, rend possible la communication des consciences et le partage de la rationalité. Au-delà de cette accession à l’élément rationnel, qui signe l’entrée en humanité, c’est par l’appel à l’autre homme, l’adresse faite à autrui dans l’élément du langage, que la parole institue la reconnaissance mutuelle des consciences de soi, et rend possible l’avènement de ce que Kant appelait le « royaume des fins », c’est-à-dire l’accès à un monde où chaque homme serait respecté dans sa dignité et considéré comme une fin en soi.

Dossier pédagogique : http://www.coin-philo.net//eee.16-17.docs/eee.16-17_la_parole_ph_fontaine.pdf
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